Durant 10 jours nous explorons ce petit bout de France émergeant des eaux du Pacifique Sud. Des forêts denses de Grande Terre aux plages paradisiaques de l’Île Des Pins, les paysages sont enchanteurs.
Du 17 au 26 mars 2018
10 jours
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Après quelques heures de vol, nous commençons à apercevoir les récifs coralliens et les petites îles qui entourent la Nouvelle-Calédonie, territoire français d’outre-mer. Nous atterrissons sur l’île de Grande Terre, à Nouméa. Nous avons prévu de découvrir les îles pendant 10 jours. Nous sommes tout contents de reprendre le voyage, on commençait à tourner en rond à Sydney. Ça nous fait tout drôle de reparler français après tous ces mois d’anglais.

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Premier aperçu de la ville 


Nous rejoignons l'Airbnb où nous passerons trois nuits, dans le quartier du Haut Magenta. Nous sommes accueillis par Fabien, un jeune Français très sympa, installé ici depuis quelques années avec sa femme (que nous ne connaîtrons pas car actuellement en déplacement en France). Il nous emmène en voiture pour nous faire découvrir la ville. Nous allons d’abord à un point de vue en hauteur depuis lequel on a un beau panorama sur la ville, le port, les environs.

Après ça, nous redescendons vers le bord de mer, sur la Baie des Citrons où nous pouvons admirer le joli coucher de soleil pendant un moment. Nous terminons la balade en allant boire quelques bières et manger un bout dans un petit bar construit les pieds dans l’eau. Plutôt sympa comme première soirée sur place.

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Journée au Parc de la Rivière Bleue


Le lendemain, Fabien nous propose de nous emmener pour passer la journée dans un parc à quelques kilomètres d’ici. Sur la route, nous récupérons un ami à lui avant d’arriver à l’entrée du parc. Les deux copains partent avec leurs vélos pour retrouver d'autres amis. De notre côté, nous louons deux vélos pour aller le plus loin possible dans ce parc de terre rouge qui entoure le grand lac Yaté. Dans le parc, on peut voir les grands pins colonnaires, endémiques de la Nouvelle-Calédonie. Ces jolis arbres, tout en longueur, peuvent atteindre 50 mètres de hauteur. Nous commençons notre balade en longeant la Forêt Noyée, une partie du lac où de nombreux arbres morts tiennent encore debout dans l’eau. Ça nous rappelle les paysages de la boucle de Thakhek au Laos.


De temps en temps, nous posons les vélos pour grimper sur les collines qui offrent de jolis points de vue sur le parc, ou pour suivre les sentiers qui serpentent dans la forêt. Ce qui est sympa, c’est qu’il n’y a vraiment pas grand monde donc c’est très calme.

La star du parc, c’est le cagou : un oiseau (qui ne vole pas) endémique du territoire Kanak, et plus précisément de la partie sud de l’île de Grande Terre. Il paraît qu’il est difficile à voir car c'est un oiseau très craintif. Nous continuons de longer la belle Rivière Bleue et en chemin nous apercevons un premier cagou caché dans la forêt. Comme disait Fabien, “il n’a rien d’exceptionnel, c’est un genre de gros pigeon” mais nous sommes tout de même contents d’avoir vu à quoi ressemble ce fameux cagou. Nous en apercevons d’autres plus loin dans le parc.

Après avoir roulé plusieurs kilomètres, nous trouvons un petit coin tranquille pour nous baigner. La rivière est plutôt fraîche, mais ça fait un bien fou après l’effort et avec cette chaleur. Nous profitons du joli cadre pour manger au soleil qui apparaît enfin, on resterait bien là plusieurs heures tellement c’est agréable.

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Après trois nuits sur place, nous partons en fin d’après-midi au tout petit aéroport de Magenta, pas loin de l’appartement. Nous décollons à bord d’un petit turbopropulseur en direction de l’Île des Pins.

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Nous arrivons sur l’Île des Pins après un court vol pendant lequel nous avons pu voir le soleil se coucher. En arrivant au petit aéroport ça nous amuse de voir les panneaux traduits en japonais, il y a apparemment beaucoup de touristes nippons qui viennent pour profiter des paysages de carte postale de l’île. Nous filons à notre petit hôtel dans la zone de Kuto au Sud-Ouest de l’île, au bord de la Baie de Kanuméra. Nous resterons deux nuits sur place.

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Tour de l’île en scooter


Dans la matinée, nous louons des scooters afin de découvrir cette belle île qui s’étend sur une quinzaine de kilomètres. C’est sous un beau ciel bleu que nous longeons le bord de mer de la partie sud de l’île. Nous faisons un premier arrêt au point de vue sur l’Îlot Brosse. Il s’agit d’une petite île pas loin sur laquelle poussent des pins colonnaires qui lui donnent une forme de brosse. Nous continuons en passant rapidement par l’église de Vao et par la Baie de Saint-Joseph. On peut y voir les jolies barques de pêcheurs voguer dans les eaux claires.


Pour le déjeuner, nous avons droit aux très bons poissons de la pêche du matin. Après cette courte pause, nous continuons de rouler vers l’ouest pour arriver à la Piscine Naturelle d’Oro. Entre temps, le ciel s’est couvert et nous arrivons sous la pluie. Mais il en faut plus pour nous décourager, nous entrons dans ce joli bassin naturel entouré de pins. Nous admirons les poissons et coraux qui nous entourent dans ces eaux peu profondes. On a l’impression d’être dans un aquarium. Petit à petit, le soleil revient et révèle les jolies couleurs du site. On se régale.


Depuis ce même endroit, nous faisons une petite marche pour aller voir la Baie d’Upi, à deux kilomètres environ. Nous traversons une palmeraie peuplée de crabes aux pinces rouges qui font craquer les feuilles au sol. Ça crépite tout autour de nous. La baie est très jolie, avec encore une fois une eau claire ponctuée par quelques îlots. Nous revenons sur nos pas pour reprendre le scooter.

Nous roulons ensuite jusqu’à la Grotte de la Reine Hortense. L’entrée est assez impressionnante, on se sent tout petit à côté. Plus trop le temps de traîner, car l’heure à laquelle nous devons rendre le scooter approche. Nous traversons l’île d’Est en Ouest. En chemin, nous avons un joli point de vue en hauteur. Nous faisons un dernier arrêt rapide au Cimetière des Déportés et aux vestiges du Bagne, où la nature reprend doucement ses droits.

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Le lendemain matin nous mettons le réveil assez tôt, car nous avons envie de profiter d’une dernière baignade avant le départ. En plus, le soleil est au rendez-vous donc c’est parfait pour profiter de ce paysage de carte postale. Nous passons un bon moment seuls dans l’eau si agréable de la Baie de Kanuméra. On resterait bien là toute une semaine... En milieu de matinée, nous prenons notre vol de retour vers la Grande Terre, durant lequel nous survolons plein de jolis îlots et bancs de sable.

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Nous voilà de retour sur l’île principale du territoire Kanak, plus communément appelée “le Caillou”. Depuis l’aéroport, nous récupérons une voiture de location pour visiter l’île pendant nos quatre derniers jours sur place.

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Le Centre Culturel Tjibaou


Avant de prendre la route vers le nord, nous passons par l’incontournable Centre Culturel Tjibaou. J’y tenais, car c’est une œuvre architecturale que j’avais étudiée quand j’étais en BTS à Montpellier. Ça me paraissait si loin, je ne m’imaginais pas à l’époque que j’aurais l’occasion de le voir en vrai. C’est donc ravie que je découvre cette impressionnante architecture située au bord de l’eau, se mêlant aux pins.

Le Centre Culturel Tjibaou a été réalisé par le célèbre architecte italien Renzo Piano, en 1998. Il fait partie des “Grands Travaux de la République” engagés sous la présidence de François Mitterrand. La forme de sa structure s’inspire des cases traditionnelles Kanaks et de la forme des pins colonnaires caractéristiques de la Nouvelle-Calédonie. Son nom rend hommage à Jean-Marie Tjibaou, la principale figure du nationalisme Kanak, assassiné en 1989.

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Aller-retour de Nouméa à Poé


Nous prenons ensuite la route vers le nord. Nous roulons à peu près cent bornes jusqu’à la petite ville de La Foa où nous passerons la nuit. Ce soir, nous logeons chez un couple de Lyonnais retraités, amoureux de la Nouvelle-Calédonie depuis des années.

Le lendemain matin nous sommes un peu retardés, car juste avant de partir nous découvrons un de nos pneus à plat. Après une réparation rapide, nous partons vers Farino et sa réserve naturelle. Nous y laissons la voiture pour faire une balade à travers le Parc des Grandes Fougères. Nous marchons pendant quelques heures dans la forêt dense, aux pieds des grandes fougères qui s’élèvent sur plusieurs mètres.

Une fois cette jolie balade terminée, nous reprenons la voiture pour rejoindre la Cascade de Farino où l’on peut se baigner. Nous découvrons cette succession de “cuves” naturelles, idéales pour la baignade. Une fois encore nous sommes seuls dans ce cadre ravissant. Nous passons un bon moment à profiter de cet endroit si calme.

En fin d’après-midi, nous reprenons la route et continuons de monter vers le nord. Nous rejoignons le littoral et roulons jusqu’à la petite ville de Poé, en bord de mer. Nous réservons deux nuits sur place pour pouvoir nous découvrir tranquillement dans les environs demain. Nous terminons la journée en profitant du joli coucher de soleil depuis un point de vue en hauteur.

Pour notre journée à Poé, nous partons nous balader en bord de mer en partant du site du Bonhomme de Bourail. Il s’agit d’un rocher qui se tient debout au bord de l’eau, près d’une falaise. Nous continuons ensuite en passant par la Baie des Tortues et la Baie des Amoureux, deux jolies plages bordées par les pins. Ici encore nous sommes quasiment seuls. Malheureusement, le ciel est couvert donc la mer ne révèle pas ses plus belles couleurs.

Après notre deuxième nuit sur place, il est temps de retourner au sud du Caillou. Nous faisons un crochet jusqu’à la côte Est pour avoir un aperçu de l’autre côté de l’île. En chemin, nous voyons à quel point les mines de nickel ont défiguré le paysage, des montagnes entières ont été “dévorées”. Petit à petit la pluie arrive donc nous ne traînons pas et continuons notre route jusqu’à la Tontouta pour passer la nuit près de l’aéroport.

Le peuple Kanak est le peuple autochtone mélanésien français de Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique Sud. Il constitue la population majoritaire de la Province Nord (73,8 %) et de la province des Îles Loyauté (96,6 %). Notre séjour est proche de la date du référendum de 2018 pour l’Indépendance de la Nouvelle-Calédonie, ce qui engendre certaines tensions à travers l’ensemble du territoire.

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Le matin du départ, nous rendons la voiture directement à l’aéroport de la Tontouta avant de prendre notre vol vers la prochaine étape du voyage : la Nouvelle-Zélande. Nous avons hâte de découvrir ce pays dont nous avons entendu tant de bien.