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Depuis le Delta du Mékong jusqu’aux îles de la Baie d’Halong, nous avons découvert les paysages variés du Vietnam. Nous avons beaucoup appris sur l’Indochine et son rôle dans le façonnement du pays.
Du 9 septembre au 5 octobre 2017
27 jours
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Nous voilà de retour à Ho Chi Minh, avec les bons visas cette fois. Nous retrouvons un peu les repères de notre premier passage et nous installons de nouveau dans le backpacker district. Nous décidons de rester deux nuits sur place pour pouvoir visiter un peu le centre-ville.

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Au cœur de Saigon


Malgré une bonne nuit de sommeil, nous sommes toujours un peu fatigués du voyage de la veille, et avec la chaleur qu’il fait nous attendons que les heures les plus chaudes ne passent avant de sortir. Nous passons d’abord par le parc verdoyant du centre culturel Tao Dan. On y voit un peu de tout, des gens qui font de la musique, d’autres qui jouent au badminton (au Vietnam, le badminton est une institution !) ou au “da cau” (un genre de foot badminton) sur les terrains publics, bref, on ne s’ennuie pas dans ce parc. En sortant, on arrive au Palais de l'Indépendance (aussi appelé Palais de la Réunification) sur le point de fermer ses portes. On arrive quand même à prendre quelques photos sous le regard sévère du gardien avant qu'il ne ferme la grille.

Nous poursuivons notre chemin et arrivons au pied de la Cathédrale Notre Dame de Saigon dont les deux clochers s’élèvent à 58 mètres. Ce bel édifice de pierre et de brique fut construit en 1880 par les Français au début de l’Indochine. Il se trouve juste à côté du bâtiment de la Poste Centrale construit à peu près à la même période. Aujourd’hui, c’est plus une attraction touristique qu’autre-chose. C’est vrai que l'intérieur est vraiment sympa avec les anciennes cabines téléphoniques en bois et la belle structure métallique du hall. En ressortant, on se fait aborder par des étudiants qui doivent discuter avec des gens pour leurs devoirs d’anglais. On ne comprend pas bien tout ce qu’ils nous racontent, mais on leur met quand même une bonne note.

Notre ballade continue et nous arrivons sur la belle esplanade Nguyen Hue qui s’étend de l’Hôtel de Ville jusqu’à la Rivière de Saïgon. Au départ de l’esplanade, trône une statue de Ho Chi Minh, le leader révolutionnaire que les Vietnamiens appellent l’Oncle Ho.

Au numéro 42 de l’esplanade il y a un bâtiment qu’on trouve assez génial, il s’agit d’un immeuble de logements abandonnés qui a été reconverti en centre commercial. Les anciens balcons sont donc devenus les devantures de cafés et autres commerces, ce qui crée une façade tout à fait singulière. Plus on s’approche de la rivière plus les tours modernes sont hautes. Comme la nuit tombe nous rentrons à l’auberge.

L’Indochine Française, officiellement appelée Union Indochinoise de 1887 à 1941 puis Fédération Indochinoise de 1941 à 1954, était un territoire de l’empire colonial français. Elle regroupait le Laos, le Cambodge, le Vietnam (à l’époque divisé en trois empires : la Cochinchine au sud, l’Annam au centre et le Tonkin au nord) et Kouang-Tchéou-Wan, une petite portion du territoire chinois plus à l’Est. Après la colonisation de la Cochinchine en 1862, les Français assemblent plusieurs protectorats qui constitueront l’Union Indochinoise : le Cambodge en 1863, le Tonkin et l’Annam en 1883, le Laos en 1899 et enfin Kouang-Tchéou-Wan en 1900. La France développe alors des infrastructures de santé, d’éducation et d’administration sur place. Après plusieurs soulèvements successifs, la France rétrocède Kouang-Tchéou-Wan à la Chine en 1945. La même année, le leader communiste Ho Chi Minh et le Viêt Minh (groupe politique et paramilitaire) proclament l’indépendance du Vietnam. Après plusieurs échecs de négociation, la guerre d’Indochine éclate finalement en 1946. En 1954, les accords de Genève marquent la fin de la Fédération Indochinoise et reconnaissent l’indépendance du Cambodge, du Laos et du Vietnam.

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À l’heure du dîner, nous allons faire un tour au week-end market à deux pas de l’auberge. Il y a un peu de tout, plein de bonnes choses à manger, des stands de jus de fruits et de cocktails, des stands de vente de vêtements et d’objets. Nous optons pour des rouleaux de printemps, quelques brochettes et des calamars grillés. Un vrai petit délice. À la sortie du marché, il y a un groupe de musique qui interprète des chansons de pop américaine, avec l’accent vietnamien, c’est top. À côté, il y a des gens qui jouent au badminton. Décidément, on ne s’ennuie jamais à Ho Chi Minh !

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Le lendemain matin, nous partons en bus pour faire un tour vers le Delta du Mékong. Direction Ben Tre, à 2 heures de route vers le sud.

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Nous arrivons en fin de matinée dans la petite ville de Ben Tre, en plein dans le Delta du Mékong. On est loin de l’ambiance urbaine de Ho Chi Minh. Ici, on se retrouve dans un paysage de canaux et de palmiers. Nous décidons de ne rester qu’une nuit sur place. Ben Tre, c’est bien pour buller sur un hamac, il n’y a pas mille choses à faire sur place, si ce n’est profiter d’une petite parenthèse hors du temps.

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À l’ombre des palmiers


Une fois les sacs déposés dans une petite guesthouse perdue au milieu des palmiers, nous louons des vélos pour nous balader. On aurait bien fait un petit tour en barque, mais le niveau d’eau est trop bas en cette période de l’année. Nous pédalons donc sur les petits chemins et nous perdons entre les canaux. Il fait très chaud, mais heureusement les palmiers et les cocotiers nous font de l’ombre.

Les vélos que nous avons récupérés doivent avoir 100 ans et on a l’impression qu’ils vont s’effondrer à chaque coup de pédale, mais ils tiennent le coup. Nous passons devant des petites maisons rafistolées en bois ou en tôle. Nous croisons également plusieurs ateliers qui récupèrent les carcasses de noix de coco et les décomposent afin d'en obtenir la fibre. On retrouve des tas de carcasses partout le long des chemins. C’est très calme et apaisant comme atmosphère. Ici, la vie suit le rythme lent des eaux brunes du Mékong.


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Le lendemain matin, nous retournons prendre un bus pour aller passer une dernière nuit à Ho Chi Minh avant de continuer notre itinéraire vers le nord. Même route que la veille, en sens inverse. Nous retournons passer la nuit à la même auberge où nous étions et récupérons nos gros sacs que le gérant nous avait gentiment gardés le temps de notre escapade à Ben Tre. Prochain arrêt : Phan Rang.

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Après avoir fait plusieurs heures de route en bus et croisé de très beaux paysages, nous arrivons en fin d’après-midi dans la petite ville de Phan Rang. On s’écarte un peu des circuits touristiques, mais ça nous permet de faire un arrêt intermédiaire avant de continuer à remonter plus vers le centre du pays. Nous restons deux nuits sur place.

Le fait d’être en dehors des circuits classiques rend tout un peu plus compliqué, les gens parlent moins anglais (même pas du tout en fait) et ils sont très surpris de voir deux petits blancs se balader par ici. Résultat, on dirait qu’on dérange plus qu’autre chose à être dévisagés par tout le monde. Pour communiquer aussi ça n’est pas évident, rien que pour commander à manger, c’est une vraie mission et il y a eu quelques ratés...

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Ballade en scooter

 

La journée suivante, nous décidons de louer un scooter à l’hôtel pour aller voir un peu les environs vu que dans Phan Rang en soi il n’y a pas grand-chose à faire. Nous roulons vers le nord et longeons le joli parc national Nui Chua. Après plusieurs kilomètres, nous empruntons un petit chemin qui mène jusqu’à une plage, mais entre le ciel gris et les grosses vagues, on ne s’éternise pas. Nous roulons encore un peu vers le nord jusqu’au petit village de Vinh Hy dans l’idée de manger un bout avant de rentrer. À peine rentrés dans les rues du petit village de pêcheurs, on a l’impression d’être des Martiens vu comment les gens nous regardent. Tant pis pour cette fois, on préfère rentrer plutôt que d’insister en étant mal à l’aise.

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Attente à Nha Trang


Le lendemain matin nous prenons un bus pour nous rendre à une centaine de kilomètres plus au nord, dans la ville de Nha Trang. Nous venons là en transit, car le soir même nous voulons prendre un bus de nuit pour continuer notre itinéraire. Une fois nos billets pour le soir achetés, nous déposons nos sacs à l’agence de voyage pour ne pas avoir à les trimballer tout l’après-midi.

Nha Trang est une station balnéaire où une bonne partie des commerces, restaurants et hôtels sont tenus par des Russes. Au point que même les menus des restaurants sont traduits en russe. En bord de mer, il y a des grands immeubles d’hôtel, c’est bien plus moderne qu’à Phan Rang ! Après avoir mangé un bout, nous allons nous asseoir en bord de mer en attendant notre bus du soir. Il fait assez chaud et l’eau claire nous fait envie, mais l’idée de dormir dans le bus de nuit couverts de sel ne nous emballe pas vraiment. Nous passons ainsi plusieurs heures à envier les baigneurs.

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Une fois la nuit tombée, nous récupérons nos sacs et montons dans le bus de nuit. Après avoir roulé plus de 500 kilomètres nous arrivons à la gare de Da Nang, il est 4 h du matin. Nous devons attendre deux heures pour pouvoir prendre un petit bus local qui nous amènera en une demi-heure à Hoi An.

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Après ce long et fatiguant trajet, nous arrivons enfin à Hoi An au lever du soleil. Nous sommes accueillis avec des grands sourires dans notre joli petit hôtel où nous pouvons finir notre nuit et faire bronzette au bord de la piscine. Nous décidons de rester 3 nuits sur place, car apparemment, il y a pas mal de choses à voir.

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Baignade en mer de Chine


L’après-midi, nous prenons des vélos pour aller nous baigner dans la mer à quelques minutes du centre. En 10 minutes, on rejoint la plage animée de Hoi An. Nous sommes contents de retrouver la mer et ici, c’est impressionnant à quel point l’eau est chaude ! Nous restons là jusqu’au coucher du soleil qui fait apparaître d’étranges reflets colorés dans le ciel.

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La vieille ville, de nuit


Une fois la nuit tombée, nous ressortons pour découvrir le centre historique de Hoi An. On en avait entendu beaucoup de bien et c’est vrai qu’il s’en dégage une ambiance un peu magique. Dès nos premiers pas dans la vieille ville, nous sommes éblouis par les nombreux lampions colorés qui illuminent les rues. Nous découvrons les belles façades jaunes des maisons datant de l’époque indochinoise. La vieille ville est traversée par plusieurs canaux. Entre les gens qui viennent faire un tour de barque dans cette ambiance romantique, ceux qui achètent des petits lampions qu’ils déposent sur l’eau, les groupes de musique et d’animation, c’est vivant !

La vieille ville de Hoi An a été classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1999. La ville était un port majeur sur la route maritime du commerce de la soie au XVe siècle. Ce qui explique le mélange des différents styles architecturaux présents dans la ville.

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La vieille ville, sous le soleil


Le lendemain, nous retournons faire un tour dans le centre, de jour cette fois. Nous redécouvrons la vieille ville avec ses nouvelles couleurs. Ces petites maisons à un étage aux façades jaunes donnent un charme particulier à la ville. Nous découvrons les différents éléments qui constituent le cœur de Hoi An: les temples chinois, les maisons coloniales, le pont japonais, c’est un riche mélange architectural ! En tout cas, c’est un régal pour les yeux.

Nous passons par le marché histoire de nous rafraîchir un peu avec un bon jus frais. Nous terminons notre ballade en allant voir le “Precious Heritage Art Gallery Museum” pour voir le travail du célèbre photographe Réhahn, visite incontournable à Hoi An. Ce photographe français est devenu mondialement connu pour ses portraits des différentes ethnies du Vietnam.

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Prolongations


Nous passons le reste du temps entre la plage, les délicieux restaurants de la ville (au Vietnam, on mange bien, très bien même) et l’hôtel. On se sent tellement bien ici que nous décidons de rester une nuit de plus. C’est-à-dire qu’après le raté de Phan Rang, nous voulons faire durer un peu le plaisir, car nous avons un vrai coup de cœur pour cette ville pleine de charme.

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Après ces 4 jours très agréables, nous reprenons la route et partons en bus vers la prochaine ville : Hué, à 3 heures d’ici.

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Nous arrivons en fin d’après-midi dans la ville de Hué, qui se situe au centre du pays. Nous tenions à passer par cette ville malgré notre programme serré. Comme nous avons prolongé notre séjour à Hoi An nous ne passons qu’une nuit sur place.

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Visite de la Cité Impériale


Nous partons en fin de matinée découvrir le joyau de la ville de Hué : la Cité Impériale. Pour cela, nous devons passer sur l’autre rive, au nord, où se trouve la partie “historique” de Hué. Au sud, c’est la partie moderne de la ville. Nous apercevons le pont métallique Truong Tien conçu par Gustave Eiffel à la fin du XIXe siècle. Ce pont de 400 mètres symbolise le lien entre la partie ancienne et la partie moderne de Hué, entre le passé et le présent.

Une fois que nous avons traversé la Rivière des Parfums, nous arrivons devant l’enceinte de la Citadelle et ses hauts murs en pierre. Nous trouvons derrière ces remparts de nouveaux murs, ceux de la Cité Impériale. Une fois à l’intérieur, c’est assez agréable car c’est quasiment désert. Nous pouvons donc déambuler entre tous ces jolis bâtiments en toute tranquillité. À l’intérieur de la Cité Impériale, on trouve une multitude de bâtiments, de portes, de jardins et de petites cours. C’est très paisible comme environnement. On avait manqué la visite de la Cité Interdite de Pékin donc on se console avec celle-ci que l’on trouve superbe.

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Hué a été la capitale impériale du Vietnam de 1802 à 1945. Sa Cité Impériale est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1993. Elle a été construite à partir de 1805 sous le règne de l’empereur Gia Long. Elle est basée sur le même plan que la Cité Interdite de Pékin. La ville était initialement composée de trois enceintes qui s’imbriquaient : la Citadelle (Kinh Thành) comprenant les bâtiments administratifs, à l’intérieur se trouve la Cité Impériale (Hoang Thành) regroupant les palais royaux et lieux de pèlerinage, et enfin au cœur de cette dernière la Cité Pourpre Interdite (Tu Cam Thanh) pour abriter les résidences royales.

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Après plusieurs heures à nous égarer entre les murs de la Cité Impériale, nous rentrons récupérer nos sacs à l’hôtel et attendons l’heure de notre bus de nuit. Au programme : 11 heures de route jusqu’au petit village de Tam Coc. Nous partons découvrir les paysages du nord.

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Après une longue nuit passée dans le bus sans vraiment dormir, nous descendons vers 6 heures du matin. Nous rejoignons le centre de la petite ville de Tam Coc en taxi en moins de 10 minutes. Nous filons à l’hôtel où nous dormons presque debout jusqu’à l’heure où nous pouvons enfin récupérer notre chambre. Tam Coc attire les voyageurs avec son paysage de rizières et rivières aux pieds des montagnes en pain de sucre. On l’appelle la Baie d’Halong Terrestre. Nous resterons deux nuits sur place.

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Coucher de soleil sur le lac


Après avoir récupéré notre chambre vers midi, nous pouvons enfin nous reposer pour récupérer un peu après le voyage de nuit. Dehors il fait très chaud donc nous attendons la fin d’après-midi pour sortir découvrir Tam Coc. Nous faisons le tour du petit lac central et tout de suite, nous sommes séduits par l’ambiance du lieu.

La lumière du soleil qui descend embellit tout le paysage. En plus, il y a beaucoup d’enfants qui jouent dans l’eau entre les nombreuses barques, ça fait vraiment un très beau tableau. Nous marchons au bord du lac le temps que le soleil se couche, on voit changer les couleurs et les reflets sur l’eau, on adore.

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Ballade sur l’eau


Le lendemain matin, nous louons des vélos et partons découvrir les environs. Nous roulons sur les petits chemins de terre entre les rizières, au pied des pics karstiques. C’est vraiment joli ce paysage tout vert. Ça nous fait beaucoup penser aux régions de Guilin et Yangshuo en Chine.

Après plusieurs minutes à pédaler, nous rejoignons l’embarcadère de Trang An à quelques kilomètres au nord de Tam Coc. Depuis Trang An, on peut faire des tours en barque et suivre plusieurs itinéraires sur les rivières de la région. Nous optons pour un long tour de 3 heures. Il y a pas mal de monde ici, impossible de faire la balade seuls, les barques prennent au moins 4 passagers. On s’installe avec un autre couple de Vietnamiens et c’est parti pour la longue boucle sur l’eau.

C’est en voyant tous les autres touristes sur les barques avec leurs ombrelles qu’on regrette de ne pas avoir été aussi prévoyants parce que le soleil cogne dur. On transpire déjà à l’idée de passer 3 heures à rôtir, mais heureusement, on n’est pas tout le temps au soleil. La ballade est très jolie, rien à voir avec le tour express en plein boucan sur les rivières de Yangshuo en Chine...Ici, il y a quand même pas mal de monde, mais on est loin d’être les uns sur les autres. Au moins on peut profiter du paysage dans le calme.

Nous faisons plusieurs arrêts pour visiter des petits temples ou pagodes qui bordent les rivières. On en profite surtout pour bien étirer les jambes parce qu’on est tout recroquevillés dans notre petite barque. Le plus drôle, c’est quand on passe dans les caves. On se retrouve quasiment dans le noir, mais surtout, il faut presque s’allonger dans la barque pour ne pas se cogner contre la roche. En cette période en plus, le niveau d’eau est assez haut. Parfois, on passe vraiment dans des tout petits espaces à peine plus grands que la barque, on a vraiment été impressionnés par la manière dont notre rameuse vietnamienne manœuvrait la barque, on sent l’expérience en la matière !

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Après ce joli tour à profiter du calme dans un environnement verdoyant, nous retournons à l’embarcadère, contents de cette ballade. Nous remontons sur les vélos et rentrons vers Tam Coc. Nous faisons un arrêt à Hang Mua, un petit complexe où l’on peut visiter des caves. Concernant les caves, on a eu notre dose, on y va surtout parce qu’on peut monter sur un des pics karstiques qui offre un beau panorama sur la région. Pour le coucher de soleil, on se dit que ça doit être pas mal. On commence à monter les très nombreuses marches jusqu’au sommet. En haut, il y a déjà pas mal de monde. Il y a surtout un couple de mariés qui sont venus y faire leurs photos de mariages. On adore ce genre de scène parce qu'on sent qu’ils n’en peuvent plus les pauvres d’avoir grimpé jusque-là et de devoir tenir la pose.

Au sommet, il y a une très belle vue sur les environs. Il y a surtout une belle statue de dragon qui serpente sur la crête. Malheureusement, le ciel s’est couvert et du coup, c’est raté pour notre coucher de soleil. Nous restons un petit moment pour profiter de la vue avant de redescendre.

Sur le chemin du retour, nous voyons le ciel prendre une belle couleur rose-orangée après le coucher du soleil. On se dépêche de rentrer à Tam Coc pour pouvoir apprécier un peu plus la lumière de fin de journée. Le ciel commence à tirer sur le violet, ça donne une autre ambiance à la scène du lac. C’est toujours un régal pour les yeux, parfait pour terminer la journée.

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Haï Phong sous la pluie


Le lendemain matin, nous partons tôt prendre un bus pour nous rendre jusqu’à la ville de Haï Phong, à trois heures de route. De là, nous prendrons un bateau pour aller sur l’île de Cat Ba, la plus grande île de la très célèbre Baie d’Halong. Enfin, ça c’est ce qui était prévu. Au bout d’une heure de route, il commence à pleuvoir des trombes d’eau. Notre chauffeur nous annonce qu’à cause de la tempête, aucun bateau ne part aujourd’hui. Nous décidons donc de passer la nuit à Haï Phong. Il ne pleut plus heureusement, mais pas mal de rues sont inondées. Cela dit le fait que l’eau arrive au niveau des vitres de notre taxi n’a pas l’air de spécialement déranger notre chauffeur, c’est sûr que les inondations et les typhons ici, c’est plus commun qu’en France... Trouver un hôtel dans le coin n’était pas évident, mais on a fini par trouver. Par contre, pour manger on a eu beau chercher on n’a trouvé aucun restaurant ou café. Heureusement que c’est juste pour une nuit.

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Le lendemain, nous pouvons finalement prendre un bateau qui rejoint l’île de Cat Ba en moins d’une heure. Une fois débarqués, nous prenons un bus qui rejoint la ville située à la pointe sud de l’île.

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Nous arrivons en ville en milieu de journée. La tempête a laissé place à un beau ciel bleu donc c’est assez prometteur pour les jours suivants. Nous prévoyons de rester deux nuits sur place pour pouvoir visiter un peu Cat Ba et les belles îles autour.

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Visite de l’île


Après avoir laissé nos sacs à l’hôtel et mangé un bout, nous ne perdons pas de temps, car nous voulons profiter du beau ciel bleu. Nous louons un scooter et partons vers le centre de l’île pour aller faire un tour au Parc National. La route est très belle, c’est tout vert autour de nous. En une demi-heure, nous rejoignons l’entrée du parc. Nous commençons à marcher sur les petits sentiers qui s’enfoncent dans la forêt dense. Avec la chaleur qu’il fait, on est bien contents d’être à l’ombre des arbres. Nous ne croisons pas grand monde sur les chemins qui montent vers les hauteurs du parc. Au bout d’une quarantaine de minutes, nous arrivons à une première tour d’observation perchée sur un des pics du parc. Elle offre une vue à 360 degrés sur l’ensemble du parc et là, on se dit que ça valait le coup de transpirer ! C’est vraiment très beau comme paysage. Nous continuons de grimper encore un peu pour arriver à un second point de vue encore plus en hauteur. La vue est bien dégagée, on arrive même à voir la mer.

Retour à l’entrée du parc pour rentrer en ville. Nous filons directement vers les trois belles plages non loin du centre. Pour les noms, c’est facile, il y a Cat Co I, II et III. Nous optons pour Cat Co III, la plus reculée et donc la moins fréquentée. La plage est vraiment jolie, mais c’est surtout la vue sur les îles au loin qui en font un petit coin de paradis. L’eau est toujours aussi chaude ici, c’est impressionnant. Ça fait un bien fou après avoir tant transpiré dans le parc juste avant.

Après cet agréable moment, nous remontons sur le scooter et filons vers le Cannon Fort qui surplombe la ville pour le coucher du soleil. Dans le fort, on a accès aux anciennes installations militaires construites par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Le fort a ensuite été utilisé par les Français et les Vietnamiens durant les conflits de la période d’Indochine. Nous découvrons plusieurs tunnels, des canons et autres équipements de guerre préservés. Mais ce qui nous intéresse, c’est surtout le point de vue.

On est loin d’être tout seuls parce que tout le monde sait qu’ici, c’est le bon plan pour les couchers de soleil, mais la jolie vue nous fait oublier nos voisins. Le ciel commence à prendre de belles couleurs. Le panorama sur les bateaux de pêche en contrebas et sur les îles tout autour est superbe. Nous restons la plusieurs minutes jusqu’à ce que le soleil finisse par disparaître. Nous rentrons à l’hôtel contents de cet après-midi bien rempli.

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La baie de Lan Ha


Le lendemain matin, nous partons découvrir la baie de Lan Ha, à l’Est de l’île de Cat Ba. Il parait qu’elle est tout aussi belle que la baie d’Halong et moins touristique. Nous avons réservé un tour avec notre hôtel pour un bateau à la journée avec 4 autres personnes. Après le petit déjeuné nous embarquons sur notre petit bateau. On a de la chance le soleil est encore au rendez-vous.

Nous traversons d’abord les villages flottants de pêcheurs. Nous sommes tout de suite plongés dans un beau paysage composé de mille petites îles qui ont l’air de léviter sur l’eau. Elles sont toutes recouvertes de végétation et certaines ont des petites plages à leurs pieds.

Nous faisons un premier arrêt entre les îles pour faire un tour en canoë, apparemment il y a plusieurs jolies caves par ici. L’inconvénient, c’est qu'à cet endroit l’eau est jonchée de déchets venant des villes en bord de mer et des villages flottants. C’est très frustrant de voir ça dans un paysage pareil, quel gâchis... Nous commençons donc à pagayer entre les déchets plastiques, en râlant un peu. En nous éloignant, nous arrivons à trouver des coins un peu moins souillés. Il y a plusieurs endroits où on peut passer par des petites caves sous les îles. C’est très joli surtout que dans ces caves l’eau prend une belle couleur claire. Après un bon moment à nous balader dans la zone, nous retournons au bateau.

Nous repartons pour faire un arrêt sur une petite plage vierge au pied d’une île. C’est l’heure de la baignade ! Nous restons une bonne heure dans l’eau dans ce paysage idyllique. Sur la plage, il y a quelques débris plastiques encore, mais on a bien compris que c’était comme ça partout et que si on s’énervait à chaque objet qui traîne on ne s’en sortirait pas... On se console avec la belle eau claire et la vue magnifique. Après la baignade arrive l’heure du déjeuner. Notre capitaine nous a préparé un joli repas avec des nems, des légumes, du riz et surtout... des huîtres ! Bon elles sont cuites, mais l’idée de manger des huîtres nous enchante.

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Nous reprenons notre route sous un beau soleil. Nous faisons notre dernier arrêt sur la Monkey Island. En gros, c’est une petite île, qui a de belles plages, sur laquelle on a importé des singes pour en faire une attraction touristique. L’ennui, c’est que les singes ne sont pas commodes du tout. Ils sont agressifs, volent des affaires dans les sacs laissés sur la plage, bref plus ils sont loin mieux on se porte. Nous grimpons vers un point haut de l’île qui offre un beau panorama sur les îles tout autour. Il y a un peu plus de monde ici. Après avoir bien profité de la vue, nous redescendons pour profiter un peu de la plage. Avant de remonter sur le bateau, nous voyons deux filles les bras en sang après s’être fait mordre par des singes. Décidément, on n'aimait déjà pas bien ça les singes, mais là, c’est définitif!

Nous remontons sur le bateau pour rentrer à Cat Ba, sur le retour, nous passons de nouveau par les villages flottants. Nous profitons des derniers moments à naviguer entre les belles îles. Nous rentrons à l’hôtel avec des images plein les yeux. C’est sûr que sans les déchets ça aurait été parfait mais bon, on commence à comprendre que l’Asie a beaucoup de mal a gérer le problème du plastique... Niveau écologie il y a du boulot.

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Après ces deux jours dans ce paysage de rêve, nous rentrons à Hai Phong en milieu d’après-midi. De là, nous prenons un bus en direction de Hanoi.

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Après quelques heures de trajet, nous arrivons à Hanoï en début de soirée. Nous décidons de rester 3 nuits sur place.

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La ville des scooters


Le soir même, nous retrouvons notre ami Alain qui travaille à Hanoï depuis deux ans déjà, dans une agence de voyage. Ça nous fait plaisir de le retrouver pendant notre périple, d’autant que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus. Nous allons nous raconter nos vies autour de quelques bières et oublier un peu l’organisation du voyage. Les 3 jours suivants, nous découvrons le centre de Hanoï, nous remarquons qu’ici le scooter est roi. Il y en a partout, ça grouille toute la journée, difficile de trouver le calme. Les trottoirs sont recouverts de scooters du coup, c’est parfois compliqué de se déplacer à pied. Il ne fait pas bon être piéton ici. En cette période, c’est le festival du début de l’automne alors le soir plusieurs rues sont bloquées et on retrouve plusieurs petits marchés et animations au cœur de la ville. À part pour ses très bons restaurants et notre très chouette hôtel, la ville de Hanoï ne nous a pas spécialement séduits.

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Après cette étape très “urbaine”, nous partons découvrir d’autres paysages vers la frontière chinoise coté nord-ouest pour y faire un trek de deux jours. En route pour 6 heures de bus jusqu’à la ville de Sapa.

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Après ce long trajet en bus durant lequel nous avons traversé de belles rizières bien vertes, nous arrivons dans la petite ville de Sapa sous la pluie. On nous avait prévenus : c’est très humide. Nous posons nos affaires à l’hôtel et allons directement à une agence qui organise des treks autour de Sapa. Ici, nous sommes dans la région des ethnies Hmong, plusieurs agences proposent des treks pour aller découvrir leur mode de vie.

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Une nuit chez les Black Hmong


Le lendemain matin nous rencontrons notre guide, Chu, une jeune Black Hmong de 22 ans chez qui nous allons passer la nuit. Elle porte son habit traditionnel, un ensemble noir avec quelques broderies colorées. Nous commençons à marcher sous un ciel gris et faisons un arrêt au marché local pour acheter de quoi faire notre repas du midi.

Après avoir fait le marché, un taxi nous emmène tous les trois jusqu’au point de départ de la marche, à quelques kilomètres de la ville. Nous commençons à marcher dans la vallée cachée par le brouillard. Nous traversons les champs et les rizières sans trop de paroles de notre guide. On est un peu déçus parce qu'on s’attendait à pouvoir réellement dialoguer avec elle qui parle très bien anglais, comme avec nos guides birmanes pendant le trek du lac Inle. On ignore si c’est par timidité ou si c’est “culturel” mais du coup, il n’y a pas réellement d’échange cette fois-ci, tant pis !

Nous traversons plusieurs petits villages où les animaux cohabitent et se baladent librement. Entre les poules, les chiens, les cochons, les chats et les bœufs, il y a de l’ambiance. Nous faisons un arrêt pour le déjeuner dans une maison qui offre un joli point de vue sur la vallée. Nous observons Chu qui nous prépare à manger, toujours très silencieuse.

En début d’après-midi, nous reprenons la marche et quelques rayons de soleil percent les nuages. Nous restons sur les hauteurs, ce qui nous donne une belle vue sur les rizières en terrasses plus bas dans la vallée. Après quelques heures, nous arrivons à la maison de Chu et de sa famille. Elle vit là avec son mari, sa belle-sœur et ses trois enfants.

Elle nous laisse pour aller faire un tour au marché du village pour pouvoir préparer le dîner du soir. On se retrouve donc avec la belle-sœur et les enfants, mais là plus personne ne parle anglais. Ce qui ne nous empêche pas d’arriver à jouer avec les enfants. Il y en a d’autres qui nous rejoignent, apparemment ce soir Chu doit aussi héberger ses neveux. On sent qu’on ne va pas s’ennuyer. Nous voilà donc entourés de 6 petits Hmongs avec une énergie plus que débordante, si on voulait se reposer, c’est raté. Et ils ont l’air tout mignons comme ça, mais ce sont de vraies canailles. Enfin, même si au bout de deux heures à jouer on est KO, au moins on aura pu avoir un échange avec eux, c’est déjà ça !

Les soir, Chu revient pour préparer à manger, une fois à table son mari rentre du travail et s’installe avec nous. Il ne perd pas une minute pour sortir le plum wine (vin de prunes) plus communément appelé “Happy Water”. Il ne parle pas anglais, mais on comprend bien qu’il a l’intention de nous faire picoler. Et c’est parti pour plusieurs “shots” de happy water. Là où on hallucine, c’est quand ce sont les enfants qui prennent la bouteille et qui commencent à se servir des shots et les boivent sans cligner de l’œil. C’est une autre culture... Bref à la fin tout le monde est très happy ! Sur cette note enivrée, nous allons nous coucher.

Le réveil est un peu difficile le matin suivant, car toute la nuit nous avons eu droit aux aboiements des chiens de la vallée. Après un petit déjeuné salé, nous repartons pour les dernières heures de marche. La brume se lève doucement sur la vallée. Nous marchons les derniers kilomètres de la boucle entre rizières, forêts de bambous et champs. Au bout de quelques heures, nous rejoignons un petit gîte où nous allons déjeuner, juste avant que la pluie ne commence à tomber. Niveau timing, on est plutôt pas mal. Après le repas, un taxi vient nous chercher pour nous ramener à Sapa.

Les ethnies Hmong sont localisées au nord du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande et au sud de la Chine. Au Vietnam, ces populations sont depuis longtemps marginalisées. À l’école on les décrit comme étant un peuple illettré, non éduqué, primitif. Leur mise à l’écart de la société vietnamienne s’est accentuée pendant la guerre du Vietnam après le départ des troupes françaises en 1954. Les Hmong se sont ralliés aux forces américaines pour lutter contre le communisme. Mais en 1975 les troupes américaines se retirent après leur défaite face au parti national communiste. Les répercussions contre le peuple Hmong continuent encore aujourd’hui.

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Le jour suivant nous partons en bus en milieu de journée pour retourner à Hanoi. Nous y passons une dernière nuit avant de repartir vers la prochaine étape du voyage. Le jeudi 5 octobre, nous quittons le Vietnam en avion, direction Bangkok. Nous restons deux jours sur place avant de prendre un train de nuit pour aller jusqu’à la frontière laotienne. Au bout de 10 heures de trajet, nous arrivons tôt dans la matinée en gare de Ubon Ratchathani. De là, nous entrons enfin au Laos en bus, direction Paksé, à 3 heures de route vers l’Est !